CAPSULES HISTORIQUES
En diligence par l’Outlet Road de Montréal à Magog en passant par Saint-Césaire, Abbotsford et Granby Nous continuons avec notre troisième volet des moyens de transport dans les Quatre Lieux : Les diligences. J’ai un souvenir bien précis en ce qui concerne ce véhicule de transport. Dans mon enfance, au début de la télévision, on nous passait beaucoup de films américains de « cowboy » et je revois encore des indiens ou des bandits poursuivant à toute allure une diligence dans le « Far West » américain. Mais à la même époque, il y avait aussi, ici, dans nos Quatre Lieux, une route fréquentée par ce véhicule à traction hippomobile. La diligence est un véhicule dérivé des « stage wagon » qui étaient des chariots utilisés pour le transport des marchandises. L’apparition de banquettes permit de transporter des passagers. C’était des véhicules sans toit. Puis dans la première moitié du 19e siècle les diligences prennent alors une forme ovale, on y ajoute des côtés et un toit, puis un marche-pied pour le conducteur et un casier à bagages. Enfin du confort! Mais attention aux routes… Avec l’arrivée de l’hiver, on va bien entendu utiliser des patins en remplacement des roues. L’Outlet Road est la route qui mène de Montréal vers l’Outlet Village, qui portera plus tard le nom de Magog, à la décharge du lac Memphrémagog. C’est en gros, la route 112 d’aujourd’hui. Cette route est considérée dès 1830 comme étant l’une des plus fréquentée de la Province de Québec. Les premières diligences d’été entre Montréal et Stanstead en passant par cette route circulent en 1832. Joseph Bouchette dans : The British Dominions…1832, nous indique que ce voyage se fait une fois la semaine en passant par Chambly, Saint-Césaire, Abbotsford, Granby, Shefford, et Georgeville. En 1833, les diligences (en fait les malles-poste) y circulent deux fois par semaine, d’après un document de la British American Land Company. N’oublions pas que ces véhicules servaient aussi pour le transport de la poste entre les villes et villages. Selon Pierre Lambert dans : Les anciennes diligences du Québec..1998, « le voyage de Montréal à Stanstead coûte environ 5.00$, une somme importante quand on sait qu’un billet sur le pont d’un bâteau à vapeur Québec-Montréal ne revient qu’à environ 0.25$ à la suite de l’intense concurrence que se livrent les sociétés de navigation sur le fleuve. La diligence fait partie du voyage qui mène à Boston en quatre jours le long d’un itinéraire mentionné dès 1837 dans un guide touristique. À la sortie de Magog, les voitures qui se dirigent vers Montréal prennent la rue Merry et s’arrêtent à la vieille auberge Hoyt puis passent au nord du lac Orford (là où sera plus tard construite une voie ferrée). D’Orford à Stukely-Sud, elles suivent la route appelée aujourd’hui le « Chemin des diligences », en s’arrêtant au Silver Valley Hotel, où les voyageurs se reposent pendant qu’on change de chevaux. À Frost Village, l’hôtelier Thomas L. Osgood accueille les passagers de la diligence depuis 1829. Au moment de la rébellion de 1837-1838, l’endroit est le rendez-vous des volontaires et de la milice, et c’est là qu’est amené Wolfred Nelson après sa capture dans les bois voisins. Les étapes suivantes sont Waterloo, Granby, Abbotsford, Saint-Césaire, Chambly et Longueuil. Entre ces deux derniers villages, le chemin est particulièrement mauvais et comparable au bourbier de Saint-Jean-La Prairie. » Durant cette période on retrouve dans les Quatre Lieux des relais à diligence chez M. Jackman au « Jackman Road » aujourd’hui près de la jonction de la route 112 et 235, puis chez M. Ebenezer Fisk et Onias Crossfield sur la rue Principale au village de Saint-Paul d’Abbotsford. À Rougemont se sera chez Silias P. Bachelder et plus tard chez son fils Jethro. À Saint-Césaire on s’arrêtait chez William Henri Chaffers. Gilles Bachand © Société d’histoire et de généalogie des Quatre Lieux
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